À moins de deux semaines du jour R, le champ de bataille est mieux défini que jamais: les deux camps se disputent les électeurs du Labour Party.
Un texte d’Olivier Arbour-Masse
La campagne du Non fait appel à de grosses pointures, dont l’ancien premier ministre britannique Gordon Brown, pour rallier le vote travailliste, en plein exode dans les sondages.
Le Labour (Parti travailliste), c’est un parti progressiste, traditionnellement plus à gauche. C’est aussi un parti unioniste, qui croit en l’unité de la Grande-Bretagne.
Pourquoi? Parce qu’en plus d’être un parti écossais, c’en est un à l’échelle du Royaume-Uni. Pour espérer reprendre le pouvoir à Londres, le Labour a besoin de sa forte base électorale au Nord de la Tweed. Sans l’Écosse, ce sera difficile de montrer la sortie aux Conservateurs au prochain scrutin, en 2015.
Déplacement du vote
Conformément à la ligne de pensée du parti, les électeurs travaillistes appuient majoritairement le Non. Du groupe, seulement 18% optaient pour l’indépendance il y a un mois. Ils sont désormais 30% à se ranger derrière les promesses d’une Écosse indépendante socialement plus juste. Le déplacement du vote travailliste s’accompagne d’une remontée du Oui, à 47% selon les derniers coups de sonde.
La campagne indépendantiste mise sur le progressisme. «Égalité» et «justice sociale» font partie du vocabulaire courant des têtes d’affiche de «Yes Scotland». Ça commence à trouver écho dans les bases travaillistes. Et ça inquiète drôlement le camp du Non et le Labour Party.